Au cimetière communal repose également Louis Lambrechts.
Cet habitant de notre commune, né en 1917, n'était pas seulement un résistant héroïque durant la Seconde Guerre mondiale, il était aussi le courageux pilote qui, en 1961, a tout fait pour empêcher un avion de s'écraser près de la piste de l'aéroport de Zaventem. En vain.
Le 15 février 1961, le Boeing 707 OO-SJB assurant le vol New York 548 s’écrasait à Berg, aux bords de la piste d’atterrissage 20 de l’aéroport de Bruxelles-National, après deux tentatives d’atterrissage, tuant 73 personnes dont l’ensemble de l’équipe de patinage artistique des Etats-Unis qui était en route vers Prague pour les championnats du monde.
Le commandant de bord du SABENA 548, qui a tenté de sauver le vol lors de l’approche finale, était habitait avenue d’Oppem, Parc Résidence Bel Air : Louis Lambrechts, dit « Boum Lambrechts » belge né à Rotterdam le 23 août 1917.
Les années de guerre
Engagé comme militaire-volontaire le 1er septembre 1937 à l’école belge d’aviation, il suit son unité en exil en France le 15 mai 1940, puis revient au pays le 20 août 1940 pour rejoindre les rangs de l’armée secrète, zone IV, le groupe du Lieutenant Richard Defroyennes. Ces résistants se sont occupés de sabotage, sécurisation de ponts et de centrales électriques, recherche de collaborateurs, et surveillance des plaines d’aviation.
Prisonnier politique de guerre, détenu en Espagne et en Italie en 1942 et 1943, aviateur ayant rejoint la Royal Air Force en passant par Gibraltar. Au sein de la RAF il suit la formation de pilote des avions de chasse Spitfire XIVB et participe à de nombreuses opérations réussies contre l’occupant allemand.
Pilote
A la fin de la 2ème guerre mondiale, il réintègre la Force Aérienne belge d’octobre 1944 au 24 avril 1947, puis décroche un contrat de pilote pour la compagnie aérienne belge SABENA.
Louis Lambrechts est aux commandes du Boeing 707 SABENA OO-SJB, livré en novembre 1959 qui était tout neuf, et en service depuis à peine une année. Lorsque l’avion se présente en longue finale d’approche par Malines vers la piste 20, la tour de contrôle perd toute communication malgré l’autorisation d’atterrir. Au lieu de se poser, le pilote remet de la puissance à proximité du seuil de piste et rentre le train d’atterrissage. L’avion reprend un peu de hauteur et décrit plusieurs cercles en virage à gauche. Au cours de ces évolutions, l’inclinaison latérale augmente de plus en plus et finit par atteindre une position proche de la verticale. L’avion s’écrase au sol et un incendie se déclenche à l’impact.
Le rapport officiel de la cellule d’enquête de la Régie belge des Voies Aériennes conclut en une défaillance matérielle dans les gouvernes de l’avion ayant provoqué un blocage de la commande des ailerons, entraînant la déstabilisation du Boeing 707.
Louis Lambrechts et son équipage ont compris que l’avion était déstabilisé suite à une défaillance technique et ont tout tenté pour poser l’avion, mais hélas ils n’y sont pas parvenus. Cet accident aérien reste la plus grande catastrophe aérienne survenue en Belgique et reste gravée comme la pire de la compagnie nationale SABENA. Un héros de la guerre a tenté héroïquement de sauver son avion, son équipage et ses passagers, en vain.
© Philippe TOUWAIDE