Situation générale
La commune à facilités de Wezembeek-Oppem (Wezembeek jusqu’en 1921) est située en province du Brabant flamand, dans l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde et à l’est de Bruxelles. Elle est entourée de Woluwe-Saint-Étienne et Sterrebeek – des sections de la commune de Zaventem – au nord et à l’est, Tervuren au sud et Kraainem à l’ouest. La commune est le fruit du développement de deux centres villageois historiques: Wezembeek au nord et Oppem au centre. Depuis 1963, elle est l’une des six communes néerlandophones de la périphérie de Bruxelles à offrir des facilités linguistiques aux francophones. En raison de ce statut, la commune n’a pas pris part aux fusions de 1977. Wezembeek-Oppem s’étend sur une superficie de 682 hectares et compte près de 13.500 habitants. La commune se compose actuellement de trois paroisses: la paroisse Saint-Joseph qui s’articule autour de l’église Saint-Joseph dans le quartier Bel Air au centre de la commune, et la paroisse Saint-Pierre dépendant de l’église Saint-Pierre à Wezembeek, dans le nord. En 1955 a été créée à Oppem la nouvelle paroisse Saints-Michel-et-Joseph ayant pour église celle du Couvent des Pères passionistes.
La commune a grosso modo la forme d’un parallélogramme ou d’un losange aux pointes orientées vers les quatre points cardinaux, avec dans le sud une frontière aux méandres particulièrement capricieux.
Le paysage est légèrement vallonné, affichant des altitudes variant de 52 mètres dans le nord à près de 110 mètres dans le sud et ponctué de quelques collines, toutes situées au sud de la chaussée de Malines: le Vosberg avec au sommet le Couvent des Pères passionistes, 79 mètres; le Vurenveld, 90 mètres; le Galgenberg, 95 mètres; le Zikkelenberg, environ 100 mètres. Le point culminant de la commune se trouve dans le sud, à la frontière avec Kraainem et Tervuren, à hauteur de la Karel Van Lorreinenlaan. Les terrains les plus bas se situent au nord, de part et d’autre du Vuilbeek, et étaient autrefois des marécages. Tout comme les communes voisines de Sterrebeek et Kraainem, Wezembeek-Oppem a un sol tantôt argileux, tantôt sablo-limoneux profond et très fertile.
Le Vuilbeek, aussi appelé Vloeibeek et initialement Wezenbeek (Winsebeca), est le principal cours d’eau de la commune. Ce ruisseau fait partie du bassin de la Dyle. Il prend sa source dans le quartier Hoogvorst dans le sud de la commune et coule vers le nord, marquant à hauteur de Wezembeek un large méandre vers l’ouest. Il repart à cet endroit vers le nord tout juste au-delà de la frontière avec Kraainem, pour se jeter dans le Molenbeek (le Kleine Maalbeek, aussi appelé Sterrebeek). Tant Wezembeek qu’Oppem se sont développés en bordure de ce cours d’eau.
Le Korte Kapelanebeek (nom qui est aussi utilisé pour désigner le Vuilbeek, comme on peut le voir dans l’atlas hydrographique) prend sa source au Groeneveld de Kraainem, forme la frontière avec cette commune et se jette au sud du Château de Burbure dans le Vuilbeek.
Wezembeek-Oppem a toujours été une commune rurale et se composait jusqu’à la Seconde Guerre mondiale de deux centres: Wezembeek au nord et Oppem au centre. Après la Seconde Guerre mondiale, de nouveaux centres résidentiels (lotissements) sont apparus à l’ouest et au sud dans le sillage de l’extension de Bruxelles. La création de deux nouveaux centres religieux en a découlé: la paroisse Saint-Joseph à l’ouest, à la frontière avec Stockel (Kraainem), et tout près de Tervuren (au sud), la paroisse du Sacré-Cœur qui n’existe plus de nos jours. Ces centres résidentiels se sont fortement étendus dans les années 1950 et 1960, faisant dans une large mesure perdre à la commune son caractère rural. Aujourd’hui, Wezembeek-Oppem est devenue une commune résidentielle urbanisée.
La commune est traversée par deux grands axes routiers. Le ring de Bruxelles scinde le quartier Bel Air du nord au sud et rejoint encore tout juste sur le territoire de Wezembeek-Oppem la Wezembeeklaan, qui traverse Kraainem vers l’ouest. C’est à cet endroit que se trouve le complexe de bretelles d’accès et de sortie du ring. La chaussée de Malines, elle, traverse la commune selon une orientation sud-ouest. La ligne du tram 39 suit une partie du tracé qui reliait initialement Bruxelles et le musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren en traversant Wezembeek-Oppem. Le tracé a dans l’intervalle été raccourci et la ligne a son terminus tout près du quartier du Ban Eik, dans l’est de la commune.
Introduction historique
Naissance et évolution de Wezembeek jusqu’au 19e siècle
Le nom Wezembeek provient du ruisseau Wezenbeek (le Vuilbeek). Il a évolué de Wezembeccha en Winsenbeke (1129), puis Wisenbeke (1208), Wesenbeke (1491), … jusqu’à devenir Wezembeek. En ancien néerlandais, le terme ‘weze’ signifiait prairie, pâture, et était dérivé du mot allemand ‘Wieze’. La racine ‘wins’ a par contre une autre signification, à savoir gauche, de travers ou tordu, et ferait référence à un cours d’eau sinueux.
Wezembeek est un village circulaire ayant pour centre l’église avec une rue tout autour. Assez étonnamment, le centre du village proprement dit se trouve à la pointe septentrionale de la commune, en bordure d’un ruisseau mais pas d’une voie d’accès importante. À l’instar de Kraainem, Wezembeek n’a jamais connu un essor marqué et a toujours compté moins d’habitants que le centre secondaire qu’est Oppem.
Si un centre villageois s’est développé précisément à cet endroit, c’est sans doute en raison de la présence présumée d’une fortification médiévale tout juste au nord-est de l’église. Il existe peu d’indications concrètes d’une telle forteresse, si ce n’est quelques mentions historiques d’un ‘castro’ ou ‘borcht’ remontant aux 15e et 17e siècles. Il est probable que cette fortification soit tombée en ruine après le départ des premiers seigneurs de Wezembeek, les Wesenbekes. Sur la carte de Ferraris, on aperçoit au nord-est de l’église une parcelle circulaire au milieu d’un jardin d’agrément aménagé dans un style géométrique, le long d’une ramification du Wezembeek. Il existe des raisons de supposer que c’est là que se situait le château fort, mais il ne s’agit que d’une hypothèse non étayée qui devrait faire l’objet d’une étude plus approfondie.
Les premiers seigneurs de Wezembeek faisaient partie de la lignée des Wezembeke ou Wesenbeke. Ils ont vécu dans le village jusqu’au 14e siècle pour ensuite partir s’établir à Anvers. En partant, ils ont fait don de leurs biens à l’abbaye de Parc (Heverlee). Entre le 15e et le 17e siècle, on ne retrouve nulle part de mention d’un château fort. Ce n’est qu’en 1674 qu’il est à nouveau question d’un château, nouvellement édifié dans un style baroque. En 1695, la justice et le château de Wezembeek se sont retrouvés aux mains de la famille de Burbure.
Naissance et évolution d’Oppem jusqu’au 19e siècle
Selon l’inventaire archéologique central de Flandre, les premières traces d’activité humaine ont été documentées en 1870, lors de la découverte d’une hache en silex polie à un endroit non précisé le long d’une route menant à Tervuren. Il est aussi question de trouvailles lithiques isolées (à un endroit non précisé) qui pourraient constituer une indication de la présence de vestiges néolithiques. Aucune trace directe des périodes ultérieures n’a été retrouvée. La toponymie, l’analyse de l’utilisation du terrain et la forme des parcelles laissent à penser qu’Oppem aurait des origines franciques.
Cette thèse est soutenue par le nom ‘Oppem’, qui pourrait être dérivé d’Opheim, Opperheim, terme germanique désignant une ferme ou une habitation située sur une hauteur, en l’occurrence en amont le long du Wezembeek.
Le centre d’Oppem était à l’origine une ‘dries’ – une placette recouverte d’herbe et plantée d’arbres –, qu’il faut situer entre l’actuelle rue Raymond Hernalsteen (anciennement Driesstraat) au sud-ouest, la rue du Ruisseau au nord-ouest, le clos du Meunier et la rue Jan Baptist Overloop au nord-est, où passait le Vuilbeek. Sur les cartes historiques (Ferraris, Vandermaelen), cette placette est traversée par deux routes dont seule la rue Cafmeyer subsiste aujourd’hui. À l’angle formé par cette rue et la rue Raymond Hernalsteen (Driesstraat) se trouvait le Drieshof, qui n’existe plus à l’heure actuelle. L’autre route est formée par l’allée du château d’Oppem, qui se prolongeait autrefois jusqu’au clos du Meunier. La partie située au nord-ouest de la rue Cafmeyer est aujourd’hui le parc du château, tandis que la partie située au sud-est est un lotissement.
Oppem doit avoir été plus important que Wezembeek, avec un habitat plus étendu et plusieurs vieilles fermes (le Bogaardenhof, le Drieshof aujourd’hui disparu, la ferme qui a été abattue à Oppem, le Kam, etc.). Et pourtant, Oppem n’est jamais devenu une cité résidentielle à part entière. On y verra une conséquence – à moins qu’il ne s’agisse plutôt de la cause – de l’absence d’une église paroissiale propre. Le village est donc demeuré plutôt un ensemble disparate de fermes et fermettes implantées autour de la ‘dries’ qui faisait office de centre. Aujourd’hui, cette placette a perdu sa fonction de centre du fait de l’aménagement de la chaussée de Malines au sud et de la construction de la maison communale et de l’école plus au nord.
Oppem appartenait à une autre famille que Wezembeek – la famille de Dongelberge – mais cela n’a pas empêché Oppem et Wezembeek de demeurer une seule entité, tant civile que paroissiale. En 1234, la famille de Dongelberge a fait don de la seigneurie d’Oppem à l’abbaye de Villers.
Le sud d’Oppem (Galgenberg, Zikkelenberg, Hoogvorst) était boisé jusqu’au 12e siècle et était en réalité un prolongement de la forêt de Soignes. L’abbaye de Parc a défriché la zone à partir de 1129. On retrouve une mention d’un ‘Boschkouter’ en 1293, qui figure encore sur la carte de Vandermaelen (1836) à l’ouest d’Oppem, le long de la frontière avec Kraainem.
Dans les années 1474-1487 a été fondé à Oppem un couvent dépendant d’un ordre franciscain tisserand, les Bogards. Ce couvent se situait en bordure de la placette, le long de la rue Raymond Hernalsteen. Sur les ruines du couvent a par la suite été édifié le château de Grunne flanqué de son domaine (rue Raymond Hernalsteen 2-4).
Le paysage avant le 19e siècle
On peut se baser sur plusieurs cartes pour se faire une idée de la situation de Wezembeek-Oppem sous l’Ancien Régime. La plus ancienne est la ‘caerte figuratief’ de l’abbaye de la Cambre datant de 1718, créée par E. Couvreur à la demande des percepteurs de l’impôt du dixième. Un an plus tard, tous les biens de l’abbaye étaient recensés dans le ‘Kaertboek van Terkameren’. Le géomètre G.
Everaert a établi en 1747 une carte des biens wezembeekois de l’hospice bruxellois de Terkisten. Les Bogards d’Oppem ont fait recenser leurs biens à Wezembeek-Oppem en 1768. En 1772, l’arpentage des terres soumises à l’impôt du dixième a été réalisé à nouveau, résultant en une carte dessinée par C.J. Everaert. Quant à la fameuse carte de Ferraris, elle a été établie entre 1771 et 1778.
Toutes ces cartes renvoient la même image du paysage. La superficie de Wezembeek-Oppem était majoritairement recouverte de champs cultivés, tandis que le bâti se situait principalement autour de la ‘dries’ d’Oppem (plutôt dispersé) et dans le centre du village, autour de l’église de Wezembeek.
Les routes revêtant une importance supralocale étaient rares. Deux anciennes routes traversaient la zone, à commencer par le Dieweg, l’une des plus anciennes routes du Brabant central qui reliait Tervuren et Vilvorde, avec Zaventem à mi-chemin. Cette route passe à l’est de Wezembeek et d’Oppem, traversant les champs du nord au sud. Aucun habitat n’est rapporté le long de cette route, qui n’a dès lors joué aucun rôle dans la naissance des centres résidentiels. Le tracé de cette route existe encore en partie à ce jour, s’agissant du Dieweg qui devient plus loin l’avenue Léopold III.
Une deuxième route importante était la ‘Oudergemse baan’, à savoir l’ancienne route reliant Stockel et Louvain en passant par Tervuren (actuellement l’avenue de Grunne, qui devient plus loin la rue du Moulin à Vent). Un embranchement de cette route formait la route menant à Duisburg (aujourd’hui l’avenue d’Auderghem), qui se poursuivait en direction de Louvain. Un peu avant cet embranchement – à l’endroit où il convient de situer la ‘dries’ d’Oppem – débouchait sur cette route l’ancienne avenue des Vignes venant de Kraainem (de nos jours la rue Raymond Hernalsteen et l’avenue des Vignes).
Pour le reste, il existait aussi quelques voies de communication locales reliant notamment Woluwe-Saint-Pierre, Kraainem et Sterrebeek.
19e siècle
Jusqu’au 19e siècle, les caractéristiques spatiales de Wezembeek-Oppem ont à peine évolué. Sur la carte du cadastre établie en 1809 par Davenne à la demande du préfet du département de la Dyle, la situation est encore largement identique à celle de l’Ancien Régime, hormis un certain morcellement des terres dû à la vente de biens ecclésiastiques confisqués. La même situation ressort grosso modo de la carte de Vandermaelen (1836) et de l’Atlas des Chemins vicinaux (établi en 1843 et consolidé en 1874). À Wezembeek se dressait à l’angle de la rue Louis Marcelis et de la rue Jan Baptist De Keyzer (autrefois respectivement la rue de l’Église et le chemin de la Procession) le ‘Hof van Wezembeek’ (conservé en partie aux numéros 11-12 du parvis Saint-Pierre). Il s’agissait de la principale ferme de Wezembeek. Il y avait aussi quelques autres fermes, le presbytère, l’église, probablement une cure, la maison du vicaire et la maison du sacristain, sans oublier quelques maisons où vivaient des paysans ne possédant ni chevaux ni charrettes, appelés ‘kossaten’. La carte cadastrale de Popp datant de 1870 ne révèle pour ainsi dire aucun changement, si ce n’est l’aménagement de la chaussée de Malines qui traverse la commune du nord-est au sud-ouest.
Jusqu’à ce moment, le nombre d’habitants n’a pratiquement pas augmenté pendant des siècles. À en juger par le développement du bâti, un changement intervient à cet égard vers la fin du 19e siècle. En 1866, on recensait 195 bâtiments (venant de 176 en 1846), mais en 1911 ils étaient déjà au nombre de 366. Au fil du vingtième siècle, cette évolution s’est considérablement accélérée.
Durant la période 1840-1843 fut aménagée la chaussée de Malines, reliant Tervuren à Malines. La commune avait explicitement demandé à ce que cette chaussée passe par Oppem, et ce fut le cas. La chaussée a imprimé un élan au déploiement de la commune, qui n’était jusqu’alors desservie par
aucune voie de communication importante. La construction de bâtiments le long de cet axe a marqué le début du développement suburbain de Wezembeek-Oppem. Un autre aménagement qui a eu un impact significatif sur le déploiement de la commune a été celui de la ligne de chemin de fer Bruxelles-Tervuren (la ligne 160, aujourd’hui devenue la ligne de tram 39), qui a considérablement amélioré l’accessibilité de la capitale et reliait aussi entre elles quelques communes de la périphérie. L’aménagement de la voie ferrée a débuté en 1877 et le premier tronçon (jusqu’à Auderghem) a été inauguré en 1881. En 1882, la ligne a été prolongée jusqu’à Tervuren. Elle faisait son entrée sur le territoire de Wezembeek-Oppem à hauteur de l’avenue Oscar de Burbure, à la frontière avec Kraainem, et se dirigeait à partir de là droit vers l’est pour prendre ensuite un large virage vers le sud à hauteur de la rue Courbe. Un peu plus loin, elle croisait la chaussée de Malines, pour virer à droite à hauteur de l’actuelle rue du Moulin à Vent. De là, la ligne se poursuivait en léger virage jusqu’au terminus, le point où la chaussée de Bruxelles rejoint l’avenue de Tervuren (sur le territoire de Tervuren). Le tracé de cette ligne de chemin de fer est encore bien visible aujourd’hui, en ce sens que l’actuelle ligne de tram 39 suit depuis 1988 le même trajet jusqu’au sud de la chaussée de Malines où elle a son terminus (arrêt Ban Eik). À cet endroit, le tracé devient un sentier pédestre qui mène à l’avenue Albert. Cette dernière suit le tracé de l’ancienne ligne de chemin de fer jusqu’à l’ancien terminus, sur le territoire de Tervuren.
Trois gares ont été construites à Wezembeek-Oppem: l’une tout près de la frontière avec Kraainem, à hauteur des numéros 182-184 de l’avenue de Burbure, une autre le long de la chaussée de Malines (à hauteur de l’actuel arrêt Ter Meeren, mais le bâtiment a aujourd’hui disparu), et la troisième à la fin de la ligne (transformée en villa, en réalité située sur le territoire de Tervuren, au numéro 17 de l’avenue Albert).
À l’occasion de l’exposition coloniale de 1897, le tronçon à partir de la rue du Moulin à Vent a été déplacé sur les instances du Roi, de manière à ce que le terminus soit établi à proximité du musée colonial, sur le territoire de Wezembeek-Oppem. Cette gare terminus, connue comme la gare de Tervuren, était un bâtiment aux allures grandioses édifié dans un style cottage par Franz Seulen. Cette construction a été abattue en 1964, à l’exception d’un entrepôt aujourd’hui transformé en établissement horeca (chaussée de Louvain 10A).
20e siècle
La création d’une liaison rapide entre Wezembeek-Oppem et Bruxelles, combinée au caractère rural à l’époque encore intact de la commune, a suscité l’intérêt des personnes qui travaillaient à Bruxelles et aspiraient à habiter au calme, loin de la pollution de la capitale (évolution analogue à celle de Kraainem).
C’est ainsi qu’ont été construites à partir du début du 20e siècle de nombreuses villas, le long de la frontière ouest de la commune. Si l’on ne recensait encore que 366 habitations à Wezembeek-Oppem en 1911, elles étaient déjà 1050 en 1945, après quoi la population a vraiment explosé entre 1945 et 1966. En l’espace de 20 ans, près de 2000 habitations ont été construites (nombre total d’habitations en 1966: 2905).
C’est en 1925 qu’a été approuvé l’aménagement d’un vaste quartier de villas dans la partie ouest de la commune. Cette zone (Kapelleveld) était à ce moment encore pour ainsi dire exempte de constructions, et seule la villa ‘Le Castelet’ – aussi appelée ‘de Torekens’ – se dressait le long de l’avenue de Grunne. Le lotissement a été baptisé ‘Bel Air – Schone Lucht’ et a été développé par la S.A. Immobilière Electrobel. Le quartier a été spécialement conçu pour les navetteurs désireux d’échapper aux conditions de vie malsaines de la ville. L’avenue d’Oppem a été aménagée d’ouest en est en tant qu’axe principal, sur lequel venaient se greffer quelques rues orientées du nord au sud
(avenue de la Forêt, avenue des Hêtres Rouges, avenue Bel Air, avenue de l’Esplanade). La construction du quartier Bel Air a considérablement accéléré le processus d’immigration, principalement d’employés et de cadres francophones qui venaient s’établir dans ce quartier de villas. C’est surtout au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que le développement du quartier a pris son envol. Outre quelques constructions remontant à l’entre-deux-guerres, le quartier est dès lors composé essentiellement d’habitations assez simples des années 1950 présentant un caractère régional (contreforts, épaulières, parfois des entrelacements, etc.). Des architectes comme Schuiten, De Vroye et Duvivier y sont fortement représentés. Des habitations typiques du quartier sont celles situées aux numéros 31 (allures modernistes avec une façade inclinée vers la gauche, planche de rive en saillie), 41 (signée ‘J.A. Cnop Wesembeek’) et 45 de l’avenue Bel Air. Une petite collection d’habitations typiquement régionales est également conservée dans l’avenue des Coquelicots.
C’est en 1926 qu’a été construit le premier quartier de logements sociaux de Wezembeek-Oppem, une création de la société coopérative de construction ‘Ons Huis’ réalisée avec pour cofondateur Xavier de Hemricourt de Grunne, le châtelain qui venait à ce moment tout juste d’être nommé bourgmestre de Wezembeek-Oppem. Le quartier se composait d’une trentaine d’habitations unifamiliales conçues par Spéder et situées le long de la rue Hendrik Smets, au sud de l’église Saint-Pierre. Les premières maisons de ce quartier communément appelé ‘la Cité’ se sont vendues en 1930.
Wezembeek-Oppem a connu un accroissement exponentiel de sa population après la Seconde Guerre mondiale. Entre 1945 et 1966, le nombre d’habitations a triplé, passant de 1050 à 2905 notamment à travers l’aménagement de quelques nouveaux quartiers. En 1950, la Société Nationale de la Petite Propriété Terrienne a construit un quartier composé de 46 habitations unifamiliales flanquées d’un petit jardin. Ce quartier, baptisé ‘Warandeberg’, se situe tout juste au nord-est du château de Burbure, en bordure du domaine du château. Quelques nouvelles rues ont été aménagées dans le lotissement (avenue de la Bécasse, avenue des Cigognes, avenue de la Poule d’Eau, avenue des Cygnes Sauvages). On y trouve deux types d’habitations unifamiliales accouplées, construites en briques et présentant un caractère régional, certaines blanchies et d’autres non. Des exemples bien conservés des deux types sont à signaler aux numéros 5-7 et 6-8 de l’avenue de la Poule d’Eau.
La même année a été aménagé le quartier Vosberg, en bordure de la chaussée de Malines. Ce lotissement est une réalisation de la société coopérative de construction ‘Mijn Huisje’, active à l’échelle locale, avec pour cofondateur Baudewijn de Hemricourt de Grunne. L’aménagement et les habitations ont été conçus par Robert Schuiten. Le quartier englobe l’avenue des Héros, l’avenue des Cèdres, la rue Kale et le Vosberg.
La même société ‘Mijn Huisje’ a acheté en vue de la construction d’un vaste quartier de logements sociaux 15 hectares de terrain au Baneikveld, dans l’est de la commune. Le quartier du Ban Eik est délimité par la chaussée de Malines, l’avenue Léopold III, le chemin d’Auderghem et l’avenue de l’Hippodrome. Les plans du quartier du Ban Eik sont de la main des architectes Stenier et Van Hove, du bureau d’études Groupe Structures. Ce quartier aménagé en 1959 est un exemple d’aménagement total incluant toutes les infrastructures: habitations, espaces verts (9,20 hectares), terrains de sport, locaux pour les jeunes, bâtiments scolaires, centre commercial et bureau de poste. Le quartier a accueilli 63 habitations supplémentaires en 1970, suivies en 1980 de deux immeubles à appartements de six étages le long de l’avenue Léopold III.
En 1960 a été construit le clos de la Reine, le long de l’avenue de Grunne (tout juste à l’est du ring de Bruxelles, qui n’existait pas encore à l’époque). Ce lotissement conçu par Robert Schuiten a été
aménagé sur des terrains qui appartenaient à l’architecte. Il s’agit d’un petit quartier moderniste qui rappelle beaucoup les habitations du Parc Résidence Bel Air et du petit quartier de l’avenue Reine Astrid à Kraainem, tous deux de la main du même architecte.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la ligne ferroviaire Bruxelles-Tervuren devint déficitaire après avoir été pourtant très fréquentée pendant longtemps. Elle fut finalement supprimée en 1970. Actuellement, une partie du tracé est à nouveau desservie par la société de transport De Lijn qui y exploite la ligne de tram 39 (reliant Stockel au Ban Eik).
En 1970 et en 1980, le quartier de la Marmotte a été développé en deux phases. Situé le long de la frontière sud de la commune, ce quartier compte 157 habitations unifamiliales et a été aménagé sous la forme d’une rue traçant un ovale (avenue de la Marmotte et Lange Delle), dans laquelle débouchent quelques ruelles latérales sans issue.
Entre 1973 et 1975, un nouvel axe de circulation primaire a été aménagé à Wezembeek-Oppem: le ring de Bruxelles. Ce ring traverse la partie ouest de Wezembeek-Oppem du nord au sud, rejoignant un peu plus loin vers le nord l’autoroute E40 et au sud l’autoroute E411. Pour éviter que la commune ne soit scindée en deux parties, sept ponts – dont un pour le tram – ont été construits sur ce trajet de 8 kilomètres. Un complexe de bretelles d’accès et de sortie a été aménagé à hauteur de l’avenue de Wezembeek. La construction du ring a mis symboliquement un terme au caractère rural et paisible de Wezembeek-Oppem.
En contrepartie, le ring a permis de créer une très bonne liaison avec Bruxelles, Louvain et la Wallonie, imprimant ainsi un nouvel élan à l’immigration des navetteurs. En 1961 et 1970, trois quarts (respectivement 75% et 74%) des habitants de Wezembeek-Oppem faisant partie de la population active travaillaient en dehors de la commune, la plupart à Bruxelles.
Structure spatiale
Wezembeek-Oppem présente une structure urbanistique plutôt variée, avec un bâti se déclinant sur une échelle allant de maisons de rangée à de majestueuses villas, avec quelques vestiges d’espace agricole. Une tendance marquante des lotissements plus récents consiste à utiliser aussi les parcelles situées à l’arrière en les rendant accessibles au moyen d’une allée aménagée entre les terrains situés à l’avant. Comme évoqué plus haut, Wezembeek-Oppem se compose de deux centres historiques, à savoir le centre du village de Wezembeek et la zone située autour de la ‘dries’ ou placette d’Oppem. Wezembeek, dans le nord-ouest de la commune, a relativement bien conservé son ancienne structure consistant en une route ceignant l’église Saint-Pierre autour de laquelle s’articule l’habitat. Un élément central de Wezembeek-Oppem était la ‘dries’ d’Oppem (entre la rue Raymond Hernalsteen et la rue Jan Baptist Overloop), un croisement de routes entouré de plusieurs fermes de différentes tailles. Cette placette arbore aujourd’hui un caractère très fermé de par sa transformation en parc du château. La plupart des fermes ont disparu et le centre de gravité du trafic s’est reporté sur la chaussée de Malines située un peu plus au sud.
Le reste de la superficie de la commune a été en majeure partie loti après la Seconde Guerre mondiale. L’ouest de la commune répond parfaitement aux lotissements de villas du sud de Kraainem (le ‘Parc de Kraainem’, loti par la Société Immobilière de Stockel). Sur le territoire de Wezembeek-Oppem, le lotissement se fond dans le quartier Bel Air (en bordure du quartier, au nord-ouest, tout juste sur le territoire de Kraainem, se trouve une auberge répondant au nom de ‘In de goede lucht by J.B. Demey’ – rue Ferdinand Kinnen 48). L’avenue d’Oppem est l’axe central de ce quartier de villas, et plusieurs rues perpendiculaires viennent s’y greffer. Les constructions datent pour la plupart des années 1950 et 1960. Il s’agit souvent d’habitations assez simples présentant un caractère régional (utilisation de moellons, contreforts, épaulières, entrelacements, etc., comme dans l’avenue des Coquelicots). C’est dans ce lotissement qu’est enclavé le quartier de logements sociaux Parc Résidence Bel Air, situé le long de l’avenue des Marguerites et de l’avenue d’Oppem. Ce quartier uniforme est composé d’habitations en briques blanchies surmontées de toits en bâtière, d’une église paroissiale, d’une salle paroissiale, d’une bibliothèque, d’une petite école de quartier et d’autres infrastructures. L’ensemble a été conçu par Robert Schuiten.
De l’autre côté de Wezembeek-Oppem s’étend le vaste et emblématique quartier du Ban Eik, un quartier de logements sociaux construit par la Société locale ‘Mijn Huisje’. Ce quartier est un ensemble de bâtiments de différentes hauteurs qui a été aménagé selon un plan aux ruelles sinueuses.
Pas moins de 20 hectares de la superficie de Wezembeek-Oppem sont recouverts par les cimetières situés dans le nord-est de la commune et en partie sur le territoire de Zaventem. Il s’agit des cimetières de Wezembeek-Oppem, d’Etterbeek et de Woluwe-Saint-Lambert (deux communes faisant partie de la Région de Bruxelles-Capitale). Les cimetières de Woluwe-Saint-Lambert et d’Etterbeek sont particulièrement étendus.
Plusieurs rues de la commune portent les noms de héros de Wezembeek-Oppem tombés au champ d’honneur durant les deux Guerres mondiales (voir le monument aux morts tout près de la maison communale).
- CALUWAERTS R. 1982: Tentoonstelling "Kennismaking met Wezembeek-Oppem", Het Anker 1.2, 13, 20.
- CALUWAERTS R. 1992: Wezembeek-Oppem. Van boerendorp tot woongemeente. Nieuwkerken-Waas.
- CLAES Bart. 2010: Een kijk op Ban Eik. De buurtwerking van het OCMW, Uitgekamd 11.4, 2-3.
- MAES Fr. 1957: Wezembeek-Oppem vroeger en nu. Eigen Schoon en de Brabander 40.11-12, 252, 258.
- s.n. 1951: Un lotissement de "L’Immobilière Electrobel". Le quartier du plateau de Stockel Bel-Air. La Maison 7.3, LII-LV.
- VERBESSELT J. 1972: Het parochiewezen in Brabant tot het einde van de 13e eeuw deel 12, Pittem, 203-247.
- WEVERBERGH J. 1991: De Hoeve-Brouwerij de Kam te Wezembeek-Oppem. Het Anker 10.2-3-4, 1-36.
- www.kerknet.be, dernière consultation le 07/11/2011.